La Calmette (Gard)

La Calmette est une commune du Gard d'un peu plus de 1500 habitants, située au bord de la route nationale 106 à environ 15 km de Nîmes dans la direction d'Alès.

C'est dans ce charmant petit village baigné de soleil que Aimé TREYSSEDE vit le jour le 28 avril 1884.
Au coeur de la garrigue et à deux pas des Gorges du Gardon, vivant au rythme des saisons, on y produit des fruits et bien sûr on y cultive la vigne.

Le village de La Calmette portait anciennement le nom de "Calm", en latin "Calmis". Cependant, dans un écrit de  l'an 1211, il est désigné sous le nom de "Fort de la Calmette", "Castrum de Calmetta". La situation de cette localité, assise sur une colline qui domine une plaine riche par ses divers produits agricoles, lui a fait donner ce nom de Calmette, de la réunion de deux mots latins "collis" et "meta", signifiant "limite ou borne de la colline" .

Une de ses grandes particularités est d'être un des rares villages du Gard à avoir été construit en spirale (en escargot). On appelle ce type de cœur de village une "Circulade".

Un peu d'histoire : Occupée à l'origine par les Romains, La Calmette embrasse rapidement la religion chétienne. Comme sa position près de Nîmes l'expose à de fréquentes attaques, elle se dote d'un fort avec une tour et d'un mur d'enceinte protecteur. Pendant la première croisade (à la fin du XIème siècle), la Seigneurerie appartenait aux "Bernard de la Calmette", Chevaliers des Arènes de Nîmes. C’est à cette époque qu’est construit le monastère de Notre-Dame-d'Estelzin au bord du Goustajon, face à l'Escalette. Une fontaine dite des "Mourgues" en arrosait les jardins. Ruiné au XVIIe siècle, l’édifice fut définitivement abandonné. Sa fontaine servit de point de ralliement aux assemblées protestantes à l'époque du "Désert".

Au cours des croisades contre les Albigeois, La Calmette fut rattachée à la couronne de France. Au XIIIe siècle, la seigneurie fut échangée par Philippe le Bel, à Gaucelin, Seigneur d'Uzès. Au XVIe siècle, le village dut faire face à des attaques de Routiers et subit les assauts des troupes du Duc de Berry, gouverneur du Languedoc. Au XVIe siècle, la peste y fit des ravages. La "réforme" faisant des progrès rapides dans les environs de Nîmes, le fort de La Calmette fut l'enjeu de luttes incessantes entre catholiques et Protestants.
Un hôpital à La Calmette au XVIe siècle ? L'hôpital Saint-Jacques de La Calmette, fut créé dans le but de donner asile aux pèlerins de passage. Il a cessé d'exister en 1584, époque à laquelle la communauté crut pouvoir disposer de ses biens. Un siècle plus lard, le souvenir en avait complètement disparu, et on ne trouvait, dans les archives communales, aucun titre rappelant la fondation, les rentes ou les revenus de cet établissement hospitalier. Par suite de la disparition des registres des délibérations de la communauté de 1660 à 1693, l'acte reçu par le notaire Daleyrac, acquiert un intérêt historique dont les détails sont accessibles en cliquant ici.
En 1680, Etienne Mathieu, avocat de Nîmes, acheta au sieur Dumas, la métairie du Mas Blanc, en plaine, et son fils, la seigneurie de La Calmette en 1713. Elle sera érigée en marquisat en 1764. De ses 6 fils, l'aîné Louis, président au Parlement de Metz, prit le titre de Marquis de La Calmette, tandis que le second, Charles, lieutenant général des armées du Roi, fut nommé marquis de Valfons. Ces familles, ainsi que d'autres, construisirent de belles demeures dans le village, dont la Mairie actuelle. En effet, cet ancien "relais de chasse" du Marquis de Valfons, second fils de Maître E. Mathieu, avocat de Nîmes (nommé marquis De Valfons au 18ème siècle). Cette belle batisse, érigée par un entrepreneur du village est appelée par les calmettois : le "chateau". Elle a longtemps été l'école publique de La Calmette.

La Contre-Réforme amena des missionnaires catholiques dans le village et une mission fut prêchée en 1794, date de l'édification de la grande croix en fer forgé, à l'entrée du village.

À la place d'une chapelle du XIIe siècle, fut construite à la fin du XIXe siècle (1860-1863), une grande et belle église (« La cathédrale de la Gardonnenque ») dont l'intérieur fut entièrement restauré en 1994. Le patrimoine pictural et verrier intérieur y est riche. Par ailleurs, on peu y voir un autel de pierre datant du XVIIe siècle, issu de l’ancienne église. Le monument aux morts (où est inscrit le nom d'Aimé TREYSSED"R"E !) est érigé au pied de son clocher.

Dans un autre esprit, le temple de La Calmette est aussi un beau monument dont l'extérieur a été également restauré. Octogonal et de grandes dimensions, il fut construit entre 1844 et 1846 par l’entrepreneur Eugène Sylvestre de Saint-Chaptes. Le point singulier de cet édifice est la grande importance de sa charpente à l’image des premiers temples français où les Huguenots aimaient réaliser des « miracles d’audace » dans l’élévation des couvertures des temples : huit poutres de châtaignier s’imbriquent dans une même clé de chêne, sans appui central. L’intérieur de l’édifice se composait autrefois d’une galerie-tribune aérée, ponctuée de double colonnes, originellement en brique et en staff. Aujourd’hui, ne subsistent plus que 2 colonnes en pierre de Fontvieille flanquant la fenêtre de la sacristie. Le bâtiment est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 1991.

D'hier à aujourd'hui : La Calmette a toujours entretenu des relations étroites avec la grande cité voisine et le pays nîmois en général : ancien fief des Consuls et Vicomtes de Nîmes, elle est de plus traversée par la Voie Régordane, ancienne voie de commerce du Moyen Age, reliant le Puy-en-Velay à Saint-Gilles. Patrimoine unique à la fois historique et naturel, cette route a vu passer les paladins de Charlemagne, des colporteurs et muletiers, Saint-Louis et aujourd’hui les randonneurs…

Le village qui compte aujourd'hui plus de 1500 habitants, s'est étendu bien au delà de la circulade. C'est ainsi que la fontaine érigée à la fin du 19ème siècle a du être déplacée en dehors de celle-ci pour permettre la circulation - encore bien difficile - au centre de la cité …

 

Située à deux pas des Gorges du Gardon, La Calmette est très marquée par la culture camarguaise : deux manades présentes y organisent souvent des manifestations typiques telles que les ferrades et abrivades, notamment lors de la traditionnelle fête votive en août …

A savoir si du temps de notre notre aïeul, le village était aussi animé, mais une chose est certaine, question ambiance, les calmettois d'aujourd'hui, ils en connaissent un rayon …

Fête votive de la Calmette 2008
envoyé par Jorisdu30

Sources : le site de la Communauté d'agglomération "Nîmes Métropole", le blog "La Calmette" , le site "Histoire de Nîmes"…