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Les TREYSSEDE

Généalogie et autres informations sur la famille TREYSSEDE dans le monde… enfin, disons… dans l'univers ! Pour élargir un peu !!!

La Soie des Cévennes


Près de trois siècles d'histoire
:


    Il est plus que probable que les "TREYSSEDE"  (nom dérivé d'une des multiples formes du mot "tisserand" en occitan) soient les descendants d'une des nombreuses familles de tisserands cévenoles producteurs de soie.

    En effet, l'élevage du ver à soie s'était largement développé dans les Cévennes à partir de 1709. A cette époque, les châtaigniers furent anéantis par un hiver exceptionnellement rigoureux (- 40° pendant 4 semaines !!) et remplacés par des mûriers - plus rapidement productifs que les châtaigniers.
    De plus, la culture des mûriers se répandit grâce à un jardinier, natif de Nîmes, nommé LE TRAUCAT, fortement encouragé par l'agronome Olivier DE SERRES (portrait ci-contre).
    Enfin, leur plantation était subventionnée en partie par les Etats du Languedoc. C'est ainsi que le mûrier devint vite la principale source de richesse de la région.


    Par ailleurs, les conditions de production étaient favorables : traditionnellement dans les Cévennes, les maisons sont de solides maisons de montagnes conçues pour résister aux assauts d'un climat rigoureux. Les murs en pierres irrégulières sont percées de petites ouvertures. Les animaux étaient logés au rez-de-chaussée, les gens au premier étage et les vers au grenier.

    On reconnaît les maisons dans lesquelles étaient installées des magnaneries (local où se pratique l'élevage du ver à soie) aux petites ouvertures percées en grand nombre dans les combles, juste en dessous du toit, et aux petites cheminées (six ou huit) qui permettaient d'aérer les élevages et maintenir une température constante.
Source : Détours n°34 juin 1997
La Lozère grandeur nature

 

      Ainsi, à la fin du 18ème siècle, Nîmes contrôlait tout le commerce de la soie de la fabrication (en redistribuant le travail de la soie) à l'exportation vers le bassin méditerranéen et jusqu'aux Indes. On y fabriquait plus de 120 variétés de soieries en 1777. La production de cocons alimentait une importante industrie dispersée à domicile mais contrôlée par des marchands fabricants au 18ème siècle, regroupée en usine au 19ème. Le moulinage était plus concentré, en particuliers à Aubenas. Les filatures des Cévennes alimentaient surtout les ateliers de soieries de Nîmes, Lyon ou Tours. Les tisserands cévenols avaient orienté leur production vers la bonneterie, la confection de bas de soie. La petite ville d'Anduze eut jusqu'à 20 filatures.  A Saint Jean du Gard, une entreprise comptait 120 ouvriers.Ganges s'était fait une spécialité du bas de soie. En 1789, le pays cévenol produisait plus de 200 000 paires de bas de soie par an. Nîmes, Montpellier, Le Vigan, Ganges, Sumène étaient les capitales de cette industrie du Sud de la France. Le marché de la soie cévenole était Alès (Beaucaire étant celui de la soie provençale). Dominant les Cévennes, l'observatoire du Mont Aigoual était destiné à abriter derrière ses murs épais des instruments de météorologie et de physique, mais il existait aussi une pièce spéciale pour hiberner "la graine" de ver à soie. En 1887, l'Administration forestière accepte d'installer deux lignes télégraphiques privées reliant l'observatoire aux bureaux de poste de Valleraugue et de Meyrueis (Valleraugue est choisi en raison de sa proximité géographique mais aussi car cette localité est le centre d'un élevage important de ver à soie dont la prospérité dépend beaucoup à l'époque des conditions météorologiques). Ces lignes avaient été créées pour activer les travaux de construction de l'observatoire (surveillance plus stricte des chantiers, relance des entreprises ...), mais aussi pour la transmission des dépêches météorologiques.



Le déclin de la soie européenne :


    En 1845 apparurent les premières maladies du ver à soie dont la pébrine, la grasserie, la flacherie ou encore la muscardine. Puis ce fûrent aux mûriers d'être atteints par des virus à leur tour. Devant l'ampleur de l'épidémie et de ses conséquences, Pasteur se vit confier l'étude de ces phénomènes en 1865. A partir de 1870, des mesures adéquates permirent le recul de la maladie

    La production européenne se maintiendra quelques années avant d'amorcer une chute vertigineuse due au développement de la vigne, à l'exode rural, la concurrence étrangère (facilitée par l'ouverture du canal de Suez) et l'apparition de fibres synthétiques.

La France séricicole de 1844
(Les régions productrices sont plus foncées)



   Malgré des tentatives de primes et lois d'encouragement en France en 1922, l'élevage sera totalement abandonné après la Seconde Guerre Mondiale. La dernière filature de soie française ferma ses portes en 1968 à St Jean du Gard.


La soie des Cévennes aujourd'hui :


    Depuis, la passion, la tradition et la technologie tente de la faire renaître la soie cévenole de ses cendres.

    Tout d'abord, la passion d'André SCHENK, le "Pape de la Soie". Dans les années soixante, iI était le Directeur de la station de recherches séricicoles de l'INRA à Alès. Il tente d'enrayer le déclin de la soie en modernisant la production. Il encourage la création d'une coopérative séricicole à Alès. Il est à l'origine de la Commission Séricicole Internationale, gouvernement des pays producteurs de soie grège.

    Ensuite, dès la fin des années 70 et grâce à l'oeuvre de Michel Costa, fils spirituel d'André Schenk, qui sera couronnée en 1976 par le prix de la Fondation de la vocation, est menée une expérience de relance de la sériciculture, avec réouverture d'une filature dans les Cévennes. Géographiquement, le coeur de la relance forme le triangle : Monoblet - Saint Hyppolite du Fort - Anduze. Elle emploie une trentaine de personnes et contribue au revenu de d'une soixante d'éleveurs. Et même si sa production reste encore marginale (3 tonnes), c'est la seule filière européenne capable de maîtriser l'intégralité de la production du mûrier au tissu.

    En 1986, un autre projet, baptisé Eurochrysalide, a été lancé par l'INRA et deux industriels soyeux (français et italien). Le projet avait pour but de créer un pôle technologique de la soie française (conservatoire de culture de mûriers, graines adaptées pour tous les pays du monde, filature industrielle). Le projet semble avoir malheureusement aujourd'hui capoté car trop ambitieux par rapport aux débouchés.

    Un ultime projet de relance s'est matérialisé à travers un ensemble de structures diverses : Le Musée de la Soie gérée par l'Association pour le développement de la sériciculture en Cévennes (à Saint Hyppolite du Fort); la S.A.R.L. Cabrador qui assure la vente du produit fini,  l’export de technologie et la fabrication du jersey de soie; la S.C.O.P. Calicot réalise la confection et le Syndicat National Séricicole (formation éleveurs et fourniture d’œufs). Le musée accueillent aussi un espace de vente de créations contemporaines.  La boutique Cabrador, contiguë au musée de la Soie, propose à la vente des produits finis confectionnés en Cévennes (près de 20 000 pièces par an) commercialisés sous la marque « EYOS ».

 

 

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